Le projet « La France Habitée » présente ses premiers résultats. Les données téléphoniques complètes permettent désormais de localiser les habitants d'un pays en temps réel avec une grande précision géographique.

Avec la création de deux nouveaux indicateurs, l’équipe de recherche pluridisciplinaire propose de redéfinir l’habiter en France.

L’article en anglais «Who Lives Where?» est disponible en preprint sur SocArxiv et sur les archives Hal.

Les premiers résultats suggèrent qu'il est temps de changer de paradigme. La qualité des données fournies par les opérateurs téléphoniques peut certainement être encore améliorée pour atteindre le même niveau de fiabilité celui des recensements. Les données disponibles permettent déjà un traitement approfondi, et ce serait d'autant plus le cas avec un dialogue entre les opérateurs, les instituts de statistiques et les chercheurs.

Le principe même des recensements - compter les personnes à domicile comme une approximation suffisante pour donner une image raisonnablement précise d'un espace habité - mérite des enrichissements substantiels. Il est temps de savoir comment et où les individus passent leurs jours, leurs mois et leurs années, tout en respectant évidemment leur vie privée. L'utilisation de données complètes et de haute qualité pour explorer les réalités effectives de l'habitat n'est pas seulement un complément aux recensements classiques, mais elle pourrait aussi (et devrait probablement) devenir une base solide pour tous ceux qui s'intéressent à la dimension spatiale du monde social.

Cette quête n'est plus une utopie, elle devient un horizon atteignable pour les instituts de statistiques, les chercheurs et le public.

#La_France_habitée, a fait l’objet d’une tribune parue le 28 juin 2023 dans le Monde