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Les ambiguïtés de la mise à l'agenda institutionnelle de la décarbonation : le cas du "territoire en déclin" du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, une communication de Dorian Maillard

Dorian Maillard (Université de Lorraine, LOTERR) et Alix Duval (Université de Pau et des Pays de l’Adour, TREE) sont intervenus dans le cadre du 19e colloque du Réseau International de recherche sur les Organisations et le Développement Durable (RIODD) qui s’est tenu du 26 au 28 septembre à Bruxelles.

Cette intervention fut l’occasion, pour eux, de revenir sur la dynamique collective de recherche qu’ils portent dans le cadre du programme et équipement prioritaire de recherche consacré, par le plan de relance France 2030, à la décarbonation et souveraineté industrielles (PEPR SPLEEN).

Cet axe commun de recherche les conduit à interroger la mise en œuvre opérationnelle des dispositions de transition (écologique) retenues par la « Stratégie Nationale Bas Carbone » française (SNBC, 2019), à l’aune de leur traduction effective dans les systèmes de plusieurs territoires caractérisés par une longue trajectoire industrielle carbonée (bassins houillers du Pas-de-Calais, de Lorraine et bassin de Lacq).

Ils y interrogent, tout particulièrement, la manière dont cette nouvelle mise à l’actualité de la décarbonation reconfigure le processus de reconversion (post-)industrielle que traverse, depuis parfois plusieurs décennies, ces différents territoires. La conjonction entre ces deux impératifs de transitions (territoriale et écologique) ne va pas forcément de soi dans le cadre de territoires marqués par la prégnance, d’une part, de fortes dynamiques de vulnérabilités sociales (souvent associées au déclin urbain) et, d’autre part, de pratiques opérationnelles focalisées sur l’importation forcenée de nouvelles logiques économiques structurantes dans une optique de retour à la croissance.

La mise à l’agenda institutionnelle des impératifs de décarbonation constitue-t-elle une opportunité de bifurcation pour/dans la trajectoire de reconversion de ces territoires ou n’est-elle qu’une vulgaire occasion de répéter, sous le couvert marketing du vert de la transition écologique, les conceptions et pratiques de redéveloppement (carencées) qui se trouvent au cœur de la longue trajectoire de « résilience empêchée » de ces territoires ?

Cette communication pose les bases programmatiques de l’étude de la territorialisation des impératifs de décarbonation et formule de premiers éléments exploratoires de réponse au travers d’une transformation paradigmatique de la conception de l’action publique territoriale : d’une logique technocratique de « (re)développement territorial » à celle plus attentive (care spatial) « d’intendance territoriale ».