Réusssir la décarbonation des mobilités dans les territoires
Comment décarboner les mobilités dans nos territoires?
C’est le propos d’un livre qui vient de sortir aux Éditions de l'Aube réunissant Jean Coldefy, coordonnateur de l’ouvrage, Yves Crozet, grand économiste des transports, Greg De Temmerman physicien reconnu des questions de l’énergie, Jacques Lévy prix Vautrin Lud de géographie, et Edouard Dequeker un des meilleurs experts des questions de développement territorial.
Marine Tondelier d’EELV déclarait en mai 2023 « On a un problème de rapport à la bagnole dans ce pays », et le Président de la République lui répondait en septembre de la même année « La bagnole, moi je l’adore ». Ainsi, nous aurions à choisir un camp : pour ou contre la voiture. Limiter les questions des mobilités à ce combat binaire, c’est singulièrement réduire le champ de la pensée. Ces approches oublient que les mobilités impactent toute la société et posent de sérieuses questions d’équité sociale.
Il est vrai que du fait de notre usage massif de la voiture thermique, la mobilité est le premier facteur d’émissions de gaz à effet de serre. Pour les diminuer, les mesures fusent : plus de vélo, plus de trains, des transports gratuits, la ville du quart d’heure, des aides publiques pour la voiture électrique, etc. Mais, malgré toutes ces actions, les émissions des mobilités ne baissent pas : les distances parcourues sont stables, plus de 100 milliards ont été engloutis en 20 ans dans les transports publics avec une baisse très faible de la part de la voiture, la voiture électrique représentant 3% du parc fin 2023.
Ce livre tente d’en expliquer les raisons et de répondre aux questions suivantes :
La voiture électrique réduira-t-elle vraiment les émissions de CO2 ? Est-elle compatible avec les limites des ressources de minerais ? L’énergie peu chère, est-ce terminé ?
Les Français sont-ils accrocs à la voiture, ce qui justifierait des mesures contraignantes ?
Le vélo, les transports publics et le covoiturage vont-ils faire baisser l’usage de la voiture ?
Lutter contre l’étalement urbain et l’artificialisation des sols, conduira-t-il à faire baisser l’usage de la voiture ? N’est-ce pas contribuer à la crise actuelle du logement ?
Le blocage des loyers va-t-il enfin permettre de se loger près de son travail et réduire les distances parcourues ?
Le renforcement des villes moyennes et la diminution du poids des métropoles permettront-ils une réduction de la voiture ?
Qui va payer la décarbonation des mobilités ? Quel impact peut avoir le prix des transports publics sur l’usage de la voiture ?
État, communes, métropoles, régions : quelle organisation des pouvoirs publics pour décarboner les mobilités ? Quel rôle pour le citoyen ?
« Ce que nous avons voulu faire avec ce livre, c’est montrer que la complexité est ennemi des simplismes, mais pas de la simplicité. Le projet de décarboner la mobilité est urgent, pratique et possible. Pour y parvenir, il faut simplement éviter les pièges des fausses évidences. Ce que m’a appris le travail collectif de ce livre, c’est que, quand on prend le temps de poser des questions de recherche claires et/ou es enjeux de société forts, la transdisciplinarité (associer recherche fondamentale et technologies) et la postdisciplinarité (il n’y a qu’une science du social déclinée sous différents angles) s’imposent et rendent le travail d’écriture à la fois plus exigeant et plus productif. »