Commuting Scales (Laboratoire Chôros EPFL)
Représenter l’espace sans en réduire la complexité est une préoccupation centrale du travail du cartographe. Commuting Scale tente de relever ce défi en proposant plusieurs manières de répondre cartographiquement à la même question : quel est l’espace des pendulaires du campus universitaire de Lausanne?
La question abordée est celle de l’espace des «navetteurs» autour du campus de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et de l’Université de Lausanne (UNIL). Les données utilisées correspondent aux distances séparant le campus d’un échantillon de lieux de la région lémanique (Suisse et France). Ce sont les lieux représentatifs de l’origine des quelque 25000 pendulaires quotidiens, situés à, au maximum, 1h30 de trajet du campus aux heures de pointe. Les distances ont été mesurées toutes les 5 minutes au cours d’un lundi d’octobre 2011 selon différentes métriques: les temps de trajets en transports publics, les temps de trajet en voiture (embouteillages pris en compte et temps de parking modifiable) et la distance kilométrique.
Ces images donnent à voir une information brute: le temps du déplacement entre deux lieux. Elles peuvent être le support d’un déplacement du débat sur des dimensions plus complexes de la mobilité (temps perçu, confort, coût, etc.). L’aspect dynamique des cartographies permet également de nuancer le propos et de montrer la variation de l’espace pratiqué par les individus au cours d’une journée ordinaire. En jouant sur le contenu de l’analogie cartographique, ces visualisations offrent différentes perspectives sur ce même phénomène spatial, tout en utilisant les mêmes données, preuve s’il en faut qu’une carte est bien la construction d’un espace.