Communication de Liang LIANG au colloque international sur le patrimoine

Le 21 et 22 novembre s’est déroulé à l’auditorium de l’Humathèque, sur le Campus Condorcet (Paris), un colloque international sur le patrimoine :

ARÈNES PATRIMONIALES CHINOISES - Les territoires à l'épreuve des pratiques patrimoniales dans les mondes sinophones contemporains.

Ce colloque était organisé par les laboratoires Chine, Corée, Japon (CCJ, EHESS), Héritages (Université de Cergy-CNRS-Ministère de la culture) et le Pôle de recherche pour l'organisation et la diffusion de l'information géographique (PRODIG, CNRS-Université Paris 1 Panthéon Sorbonne-Université Paris Cité-Sorbonne Université-AgroParisTech-IRD).

« Cette conférence internationale intitulée “Arènes patrimoniales chinoises : les territoires à l’épreuve des pratiques patrimoniales dans les mondes sinophones contemporains” étudie les processus patrimoniaux sous l’angle des arènes, c’est-à-dire des lieux de confrontation d’acteurs autour d’enjeux communs définis, discutés et remis en cause dans leurs discours et pratiques. Il s’agit de saisir les dynamiques de patrimonialisation en lien avec la production de l’espace et les effets de pouvoir qui en sont issus à différentes échelles, permettant de mieux saisir les enjeux politiques de la mise en patrimoine dans les contextes chinois et sinophones actuels. »
— CAMPUS CONDORCET, novembre 2024, https://www.campus-condorcet.fr/fr/agenda/arenes-patrimoniales-chinoises
 

Liang LIANG a été invitée à participer à ce colloque sur le thème :

Cohabiter dans les conflits patrimoniaux : nouvelles dynamiques sociales dans les sites touristiques de Guangzhou

Le mariage commence à l'entrée du temple ancestral de la famille Hu, village de Huangpu à Guangzhou (Chine), mars 2017

Le mariage commence à l'entrée du temple ancestral de la famille Hu, village de Huangpu à Guangzhou (Chine), mars 2017

Sa communication explore les différentes formes de cohabitation dans les sites patrimoniaux et touristiques de Guangzhou, en Chine, où des transformations urbaines rapides et conflictuelles ont eu lieu. À partir d’une enquête réalisée entre 2013 et 2023, la recherche s’interroge sur la manière dont les populations locales, les commerçants, les artistes, les universitaires et les touristes cohabitaient et interagissaient dans des espaces marqués par des tensions entre patrimoine, identité culturelle et développement urbain.

La province de Guangdong a initié un mouvement de rénovation urbaine à Guangzhou dans les années 2010, notamment pour revitaliser des zones défavorisées et renforcer la compétitivité de la ville, en aménageant des paysages traditionnels du style Lingnan. Cependant, ces opérations ont souvent entraîné la destruction de bâtiments historiques symboliques de l’identité cantonaise et généré des inégalités dans le relogement des résidents. Ces transformations ont créé des conflits liés à l’identité culturelle et au droit de propriété, exacerbés par l’afflux de visiteurs dans ces nouveaux sites touristiques. Face à ces défis, de nouvelles formes de cohabitation émergeaient : les universités ont expérimenté des modèles d’urbanisme intégrateur pour mieux exprimer e locale et aménager des espaces de rencontre entre résidents et visiteurs ; les commerçants et artistes collaboraient avec les résidents pour créer des lieux de sociabilité tels que des cafés, des ateliers d’art et des pensions touristiques ; et les touristes, en documentant ces espaces, questionnaient l’authenticité des sites et la légitimité des actions gouvernementales.

La problématique centrale réside donc dans la tension entre les objectifs de développement patrimonial et touristique et la réalité conflictuelle des habitants, révélant un besoin de repenser la cohabitation dans des territoires en pleine mutation.

 
Emilie Gallardo